[TRAVAUX DE RECHERCHE] Comment la surconsommation de fructose peut-elle impacter la santé chez l’être humain ?

Chaque année, nos étudiants de 1re et 2e année du Bachelor of Science Nutrition Humaine et Sportive réalisent des travaux de recherche. Ces derniers occupent une place centrale dans leur formation. Ils leur permettent de devenir acteurs de leurs apprentissages en développant autonomie, rigueur et sens des responsabilités. À travers ces projets, les étudiants apprennent à rechercher efficacement l’information, à rédiger et argumenter, à structurer leur pensée et à présenter leurs travaux de manière professionnelle. Véritable exercice de réflexion personnelle, le travail de recherche favorise l’organisation, la discipline et l’implication, tout en constituant une étape essentielle vers la réussite et la préparation au monde professionnel. Parmi tous les travaux de recherche proposés, les trois meilleurs sont sélectionnés pour être mis à l’honneur et récompensés. Voici un résumé de celui de Noémie, étudiante en première année de Bachelor of Science Nutrition Humaine à Aix-en-Provence, qui a obtenu la troisième place.
Travaux de recherche 3

Le fructose est un monosaccharide naturellement présent dans les fruits, le miel et certains légumes. Consommé dans ces sources naturelles, il est bénéfique pour la santé. Cependant, son usage a considérablement évolué ces dernières décennies. L’industrie agroalimentaire l’intègre massivement sous forme de saccharose ou de sirop de glucose-fructose (HFCS) dans les boissons sucrées, pâtisseries et produits transformés. Cette transformation a entraîné une surconsommation globale, dépassant largement les recommandations nutritionnelles et augmentant le risque de maladies métaboliques telles que le diabète de type 2, l’obésité et la stéatose hépatique non alcoolique.

Évolution de la consommation de fructose

Du fruit aux produits industriels

Initialement, le fructose était consommé via les fruits et apportait 12 g pour 100 g de fruit, participant à une alimentation équilibrée. Depuis les années 1990, la consommation moyenne de sucre a fortement augmenté. Le fructose est désormais présent dans le saccharose, un disaccharide combinant glucose et fructose, et dans le HFCS, très utilisé dans les boissons sucrées. Ces produits ciblent particulièrement les enfants, accentuant le goût sucré et l’apport calorique.

Variations selon les pays

La consommation de fructose diffère selon les cultures et les habitudes alimentaires. Aux États-Unis, le HFCS est la principale source, avec une consommation moyenne de 13,7 kg par personne et par an, suivie du Mexique (9,2 kg). Dans d’autres pays, comme les Pays-Bas, la Chine ou le Royaume-Uni, les fruits demeurent une source notable, mais les boissons sucrées et produits transformés contribuent significativement à l’apport en fructose. Dans tous les cas, les recommandations du PNNS sont largement dépassées, les fruits ne représentant plus la source majoritaire.

Conséquences du fructose sur la santé

Mécanismes physiologiques

Le fructose est principalement métabolisé par le foie via la fructokinase, contrairement au glucose qui suit la glycolyse classique. Une consommation excessive entraîne la production de triglycérides et l’accumulation de graisses dans le foie, perturbant la régulation de la satiété et augmentant le risque de résistance à l’insuline et de maladies métaboliques. Les mélanges fructose-glucose (saccharose, HFCS) amplifient ces effets, en accélérant l’absorption et le stockage hépatique des graisses.

Risques pour la santé

Une consommation excessive de fructose ajouté peut provoquer :

  • Problèmes hépatiques : stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD).

  • Troubles métaboliques : diabète de type 2, résistance à l’insuline, obésité viscérale.

  • Effets cardiovasculaires : élévation des triglycérides, athérosclérose, risque d’infarctus.

  • Inflammation et dérèglement immunitaire, augmentant la vulnérabilité à certaines maladies.

Les fructoses naturels présents dans les fruits, riches en fibres, vitamines et antioxydants, n’entraînent pas ces effets délétères.

Limiter la consommation de fructose

Adapter son alimentation quotidienne

Pour préserver sa santé, il est essentiel de limiter les sucres ajoutés à 25-50 g par jour, en privilégiant l’eau et les aliments entiers (fruits, légumes, légumineuses). Les produits industriels et les boissons sucrées doivent être consommés occasionnellement. Lire les étiquettes nutritionnelles permet d’identifier les sources cachées de fructose et d’opter pour des alternatives plus saines.

Adapter sa consommation selon sa santé

Pour préserver sa santé, il est essentiel de limiter les sucres ajoutés à 25-50 g par jour, en privilégiant l’eau et les aliments entiers (fruits, légumes, légumineuses). Les produits industriels et les boissons sucrées doivent être consommés occasionnellement. Lire les étiquettes nutritionnelles permet d’identifier les sources cachées de fructose et d’opter pour des alternatives plus saines.

Certaines pathologies nécessitent une vigilance particulière. Les personnes souffrant d’intolérance au fructose ou de maladies métaboliques doivent limiter les fruits riches en fructose (raisins, poires, pommes) et privilégier ceux peu sucrés et riches en fibres (kiwi, fruits rouges, agrumes, avocat, citron). Cette adaptation permet de réduire les risques de troubles métaboliques tout en conservant les bénéfices nutritionnels des fruits.

La consommation excessive de fructose ajouté constitue un enjeu majeur de santé publique. Si le fructose naturel reste bénéfique, le HFCS et le saccharose augmentent les risques de maladies métaboliques et cardiovasculaires. Limiter les sucres ajoutés, privilégier les aliments naturels et adapter sa consommation à son profil de santé sont des mesures essentielles. Une éducation nutritionnelle dès le plus jeune âge et une meilleure lisibilité des étiquettes constituent des leviers clés pour prévenir les excès et protéger la santé des générations futures.