[TRAVAUX DE RECHERCHE] L’impact de l’alimentation sur l’espérance de vie

Chaque année, nos étudiants de 1re et 2e année du Bachelor of Science Nutrition Humaine et Sportive réalisent des travaux de recherche. Ces derniers occupent une place centrale dans leur formation. Ils leur permettent de devenir acteurs de leurs apprentissages en développant autonomie, rigueur et sens des responsabilités. À travers ces projets, les étudiants apprennent à rechercher efficacement l’information, à rédiger et argumenter, à structurer leur pensée et à présenter leurs travaux de manière professionnelle. Véritable exercice de réflexion personnelle, le travail de recherche favorise l’organisation, la discipline et l’implication, tout en constituant une étape essentielle vers la réussite et la préparation au monde professionnel. Parmi tous les travaux de recherche proposés, les trois meilleurs sont sélectionnés pour être mis à l’honneur et récompensés. Voici un résumé de celui de Maylis, étudiante en première année de Bachelor of Science Nutrition Humaine à Paris, qui a obtenu la deuxième place.
Travaux de recherche 2

Depuis Hippocrate, l’alimentation est reconnue comme un pilier de la santé. L’espérance de vie a considérablement augmenté grâce aux progrès médicaux et à de meilleures conditions de vie. Cependant, vivre longtemps ne signifie pas nécessairement vivre en bonne santé. L’alimentation joue un rôle déterminant dans la qualité de ces années supplémentaires, influençant la prévention des maladies, le vieillissement biologique et la santé cognitive. Comprendre comment les nutriments agissent sur le corps et leur rôle dans la longévité est essentiel pour promouvoir un vieillissement sain.

Rôle de la nutrition et mécanismes biologiques

Nutrition et nutriments

La nutrition consiste à fournir à l’organisme les éléments essentiels à son fonctionnement. Les macronutriments(glucides, protéines, lipides) apportent énergie et substrats pour la construction corporelle et la régénération cellulaire. Les glucides complexes (céréales, légumineuses) fournissent une énergie durable, tandis que les glucides simples (fruits, produits sucrés) offrent un effet rapide. Les protéines participent à la réparation musculaire et à la production d’enzymes, et les lipides protègent les organes et transportent les vitamines liposolubles. Les micronutriments (vitamines, minéraux, oligoéléments) sont essentiels aux réactions chimiques, à la régulation hormonale et au fonctionnement immunitaire. L’eau, représentant 60 à 70 % du corps, est indispensable pour transporter les nutriments et éliminer les déchets.

Espérance de vie et mécanismes biologiques

L’espérance de vie ne se limite pas au nombre d’années vécues, mais inclut la qualité de vie sans limitation fonctionnelle majeure. Elle dépend de facteurs tels que la génétique, le niveau de vie, l’activité physique, le stress et surtout l’alimentation. Les antioxydants, présents dans les fruits et légumes, limitent le stress oxydatif et protègent le vieillissement cellulaire, tandis que les acides gras insaturés, notamment les Oméga 3, possèdent des propriétés anti-inflammatoires qui protègent le système cardiovasculaire. Une nutrition équilibrée ralentit le vieillissement biologique et prévient l’apparition de maladies chroniques comme le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires et certains cancers.

Prévention nutritionnelle et limites

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) recommande de privilégier les fruits, légumes, fibres et graisses insaturées, tout en limitant les produits transformés et l’alcool. Cependant, l’accès à une alimentation saine reste limité par des facteurs économiques et un déficit d’éducation nutritionnelle. La désinformation et le marketing alimentaire compliquent la mise en place de comportements alimentaires sains. L’accompagnement par des professionnels de la nutrition et la promotion de la sensibilisation dès le plus jeune âge sont donc essentiels pour construire un esprit critique et encourager de meilleures pratiques alimentaires.

Les Zones Bleues et le modèle de longévité

Les Zones Bleues regroupent des régions où l’espérance de vie est exceptionnellement élevée : Okinawa (Japon), Nicoya (Costa Rica), Loma Linda (USA), Ikaria (Grèce) et Sardaigne (Italie). Leur alimentation est principalement végétale, riche en légumes, légumineuses, céréales complètes et fruits, et faible en produits animaux et transformés. Le principe japonais « Hara Hachi Bu » (manger jusqu’à 80 % de la satiété) illustre la restriction calorique modérée, favorisant la réparation cellulaire et la longévité.

Les habitants des Zones Bleues bénéficient de nombreux effets positifs : maintien de la santé cardiovasculaire, prévention des maladies chroniques, ralentissement du vieillissement cellulaire et préservation des fonctions cognitives. La richesse en antioxydants, polyphénols, vitamines et acides gras insaturés contribue à protéger les télomères et à soutenir la plasticité cérébrale.

À l’inverse, les populations consommant des aliments ultra-transformés présentent des risques accrus de maladies chroniques, de diabète et de mortalité prématurée. Limiter ces produits, augmenter la consommation de végétaux et choisir des graisses et protéines de qualité apparaissent comme des stratégies clés pour améliorer la santé et la longévité.

L’alimentation ne se réduit pas à un rôle énergétique : elle constitue un déterminant majeur du vieillissement et de la santé. Les Zones Bleues offrent un modèle inspirant, illustrant que mieux manger peut prolonger la vie tout en maintenant sa qualité. La généralisation de pratiques alimentaires saines nécessite une éducation nutritionnelle renforcée, un meilleur accès aux aliments de qualité et une valorisation des professionnels de la nutrition. Vivre longtemps et en bonne santé devient alors un objectif accessible, fondé sur des choix alimentaires éclairés et un mode de vie équilibré.