[TRAVAUX DE RECHERCHE] Quel est l’impact de l’indice glycérique des aliments sur l’homéostasie glucidique ?

Chaque année, nos étudiants de 1re et 2e année du Bachelor of Science Nutrition Humaine et Sportive réalisent des travaux de recherche. Ces derniers occupent une place centrale dans leur formation. Ils leur permettent de devenir acteurs de leurs apprentissages en développant autonomie, rigueur et sens des responsabilités. À travers ces projets, les étudiants apprennent à rechercher efficacement l’information, à rédiger et argumenter, à structurer leur pensée et à présenter leurs travaux de manière professionnelle. Véritable exercice de réflexion personnelle, le travail de recherche favorise l’organisation, la discipline et l’implication, tout en constituant une étape essentielle vers la réussite et la préparation au monde professionnel. Parmi tous les travaux de recherche proposés, les trois meilleurs sont sélectionnés pour être mis à l’honneur et récompensés. Voici un résumé de celui de Victoria, étudiante en deuxième année de Bachelor of Science Nutrition Sportive à Lyon, qui a obtenu la deuxième place.
Travaux de recherche 5

Avec l’augmentation des maladies métaboliques comme le diabète de type 2, l’obésité et le syndrome métabolique, l’alimentation est plus que jamais au centre de la prévention et de la gestion de ces pathologies. Parmi les facteurs nutritionnels étudiés, l’indice glycémique (IG) des aliments suscite un intérêt particulier. Introduit dans les années 1980, l’IG mesure la capacité d’un aliment à élever la glycémie après son ingestion. Comprendre son impact sur l’homéostasie glucidique – l’équilibre du glucose dans le corps – est essentiel pour mieux adapter nos choix alimentaires et prévenir les déséquilibres métaboliques.

L’indice glycémique : définition et mécanismes

L’indice glycémique classe les aliments contenant des glucides selon leur effet sur la glycémie postprandiale. Les aliments à IG bas, comme les légumineuses ou les fruits, provoquent une élévation modérée du glucose sanguin. Les aliments à IG élevé, comme le pain blanc ou les pommes de terre, entraînent une augmentation rapide de la glycémie.

Plusieurs facteurs influencent l’IG d’un aliment : sa texture, sa cuisson, sa température et la composition globale du repas. Par exemple, un féculent consommé froid aura un IG plus bas que le même féculent chaud. La charge glycémique (CG) complète l’IG en tenant compte de la quantité réelle de glucides consommée, offrant ainsi une meilleure estimation de l’impact d’un repas sur la glycémie.

L’homéostasie glucidique : mécanismes et régulation

L’homéostasie glucidique repose sur un équilibre dynamique entre absorption, stockage et libération du glucose. Après ingestion, les glucides sont digérés en monosaccharides (glucose, fructose, galactose), absorbés par l’intestin, puis transportés vers le foie et les autres organes.

La glycémie est régulée par des hormones antagonistes : l’insuline, qui favorise l’absorption et le stockage du glucose, et le glucagon, qui stimule la libération de glucose en période de jeûne ou d’effort. D’autres hormones, comme l’adrénaline, le cortisol et la GH, ainsi que les incrétines (GLP-1, GIP), participent à cette régulation fine, garantissant un apport énergétique stable aux organes gluco-dépendants.

Impact de l’IG sur l’homéostasie glucidique

Une alimentation riche en aliments à IG élevé provoque des pics glycémiques répétés, pouvant entraîner une hyperinsulinémie et une résistance à l’insuline, facteurs majeurs de diabète de type 2. Les études montrent qu’une réduction de l’IG et de la CG améliore la sensibilité à l’insuline et diminue les excursions glycémiques postprandiales.

L’IG influence également le métabolisme lipidique. Les régimes à forte charge glycémique augmentent les triglycérides postprandiaux, augmentant le risque cardiovasculaire. À l’inverse, une alimentation à IG bas limite ces pics, contribuant à la protection métabolique.

Enfin, l’IG peut jouer un rôle dans la régulation de la satiété et du poids, même si les résultats sont parfois contrastés. Les réponses glycémiques varient selon les individus, en fonction de la sensibilité à l’insuline, du microbiote intestinal et du métabolisme individuel, soulignant l’importance d’une approche nutritionnelle personnalisée.

Stratégies nutritionnelles pour moduler l’IG

Pour optimiser la régulation glycémique, il est conseillé de privilégier les aliments à IG bas, riches en fibres, et de combiner les repas pour réduire l’absorption rapide du glucose. L’association d’une alimentation équilibrée avec un mode de vie actif améliore l’homéostasie glucidique et peut contribuer à prévenir le diabète et les complications métaboliques.

Étiquetage de l’IG : un outil controversé

L’affichage de l’IG sur les produits alimentaires pourrait aider les consommateurs à faire des choix éclairés et à mieux contrôler leur glycémie, notamment pour les personnes à risque de diabète. Cependant, certains experts mettent en garde contre une interprétation simplifiée, qui ne prend pas en compte la charge glycémique ni la composition globale des repas. L’IG devrait donc être utilisé en complément d’autres informations nutritionnelles pour guider efficacement les choix alimentaires.

L’indice glycémique joue un rôle central dans le contrôle de la glycémie et la prévention des déséquilibres métaboliques. Une alimentation axée sur des aliments à IG bas favorise une meilleure stabilité glycémique, réduit les pics d’insuline et diminue le risque de diabète de type 2. Cependant, l’IG doit être considéré dans le cadre d’une approche globale incluant la charge glycémique, la qualité nutritionnelle des repas et l’activité physique. En combinant ces facteurs, il est possible de maintenir une homéostasie glucidique optimale et de préserver la santé métabolique.